La consommation d’électricité finale((La consommation finale est définie comme la consommation à l’exception des quantités consommées par les producteurs et transformateurs d’énergie (exemple : consommation propre d’une centrale nucléaire). Elle est nette des pertes de distribution (exemple : pertes en lignes électriques).)) française en 2015 s’établit autour de 430 TWh. Les catégories affichées sont celles du ministère du développement durable((Chiffres clés de l’énergie 2016 – Ministère du développement durable, les données du résidentiel et du tertiaire sont indiquée séparément dans le tableau p. 61. Les valeurs peuvent également être consultées dans la base de donnée Pégase. On peut également trouver ces informations selon une autre répartition sur le site RTE Open Data))), qui me paraissent les plus faciles à comprendre et à raccrocher à notre quotidien. Les données utilisées dans le calculateur sont donc celles du bilan 2016 pour l’année 2015. La figure du dessous rassemble ces valeurs. A titre de comparaison, vous pouvez afficher les valeurs prévues pour 2050 par les scénarios de l’Ademe ((Un mix 100% renouvelable en 2050 ? Analyse et optimisations – Agence de l’énergie et de la maîtrise de l’environnement)) et de NégaWatt ((Scénario 2017-2050 – Association NégaWatt)) en cliquant sur leur nom dans la légende.

 

Industries

Il s’agit de la consommation électrique du secteur industriel (aussi appelé secteur secondaire), en particulier de la sidérurgie. Elle peut baisser dans le cas d’une baisse de consommation (sobriété des consommateurs), mais aussi dans les cas d’amélioration de l’efficacité.

Lors d’une délocalisation à l’étranger, la consommation énergétique française baisse, mais pas la consommation énergétique mondiale. L’impact carbone peut d’ailleurs être doublement négatifs puisque l’énergie nécessaire à cette industrie peut être produite de manière plus polluante (par des centrales à charbon) et que les produits devront être transportés depuis le lieu de production jusqu’en France. Outre leur impact social, les délocalisations ne sont donc évidemment pas un moyen efficace de réduire notre bilan carbone.

 

Résidentiel

Il s’agit de l’ensemble de la consommation d’électricité que nous réalisons à domicile. Ceci inclut le chauffage électrique, le chauffe-eau électrique, l’ensemble des appareils électro-ménagers, l’éclairage, ainsi que objets de haute technologie (ordinateurs, smartphones, objets connectés,etc…). Comme on peut le voir avec les données fournies par le ministère du développement durable((Consommation d’énergies dans l’habitat – Ministère du développement durable)), la consommation de ce secteur commence déjà à se limiter.

En pratique, une baisse de consommation peut se traduire par une meilleure efficacité des appareils électriques (qui peut compenser leur multiplication) ou par une meilleur isolation. La quantité d’électricité actuellement utilisée pour le chauffage domestique peut sembler modérée, mais c’est un trompe-l’œil. En réalité de très nombreux foyers se chauffent au fioul ou au gaz, ce qui n’apparaît pas dans la consommation électrique. La rénovation énergétique des habitats et le changement des modes de chauffage est donc le grand chantier qui attend le secteur résidentiel ((Les ménages et la consommation d’énergie – Ministère du développement durable)). C’est pourquoi dans le simulateur, les baisses de consommation sont illustrées en nombre de logements rénovés par an.

 

Tertaire

Le secteur tertiaire comprend les bâtiments de bureaux, les commerces, les hôpitaux et maisons de santé, les écoles, les universités, les centres sportifs, les hôtels, les restaurants, les musées, les cinémas, etc… L’électricité représente environ 40% de la consommation du secteur tertiaire en 2015 ((Chiffres clés de l’énergie 2016 – Ministère du développement durable, p. 17)). Le chauffage représenterait 50% de la consommation totale du secteur, mais serait fourni à 30% seulement par l’électricité, le reste étant principalement fait au gaz((Publications 2014 – Centre d’études et de recherches sur l’économie d’énergie)).

Pour ce secteur, le choix a à nouveau été fait d’illustrer le simulateur avec des surfaces à rénover. Il s’agit à nouveau d’une forte simplification

Transport

La part de l’électricité dans le secteur des transports dépasse à peine 1% actuellement. Effectivement seuls les trains, trams, métros et les très rares voitures électriques sont concernés, les transports étant dominés par le fioul et le pétrole (voitures, avions, cargos, camions…). Dans le futur nous pouvons choisir de développer notre réseau ferroviaire et de convertir une partie de nos transports à l’électrique. En terme d’usages individuels, les transports urbains qui se font par nature sur des distances courtes sont les premiers visés (ne nécessite pas de batteries de forte capacité, bon rendement du moteur thermique pour les démarrages/arrêts en ville, etc…).

Inversement les transports de longue distance nécessitent de stocker une grande quantité d’énergie (aujourd’hui présente dans nos carburants). Des véhicules roulant à l’hydrogène ou au gaz sont proposés pour répondre à ces besoins ((Le stockage de l’énergie – avis du CESE)). Il est cependant important de noter que la production d’hydrogène et la production de gaz (méthanation) à partir d’électricité restent au stade expérimental actuellement.

La consommation totale du secteur des transports en 2015 (en comptant les transports à l’essence, au diesel, au fioul, à l’électricité, etc…) a été de 600 TWh((Chiffres clés de l’énergie 2016 – Ministère du développement durable, p. 61)). Les moteurs électriques étant plus efficaces (85%) que les moteurs thermiques (typiquement 20-25%), un passage à l’électrique pourrait ramener la consommation totale à 150 TWh. Ceci étant, l’utilisation d’autres vecteurs comme le méthane et l’hydrogène dont les rendements sont pour l’instant faibles (50%) pourrait limiter ce gain. Signalons également qu’une partie de l’énergie nécessaire aux transports pourrait venir de la biomasse (résidus végétaux, algues), sans passer par la forme électrique.

Agriculture

Le secteur agricole consomme une portion faible de l’énergie en France. Cette proportion ne devrait pas évoluer significativement d’ici à 2050. L’évolution de la consommation du secteur depuis 1980 est donnée ci-dessous((Base de donnée Pégase)) :

Valeurs maximales et minimales

Dans les simulateur, les valeurs que vous pouvez sélectionner sont limitées, afin de rester dans un cadre réaliste. Hormis le secteur du transport, la consommation est appelée à baisser, c’est pourquoi des valeurs maximales proches des valeurs actuelles ont été choisies.

Estimer les économies d’énergies possibles pour fixer des valeurs minimales est en soit complexe. J’ai choisi ici de prendre les valeurs fournies par le scénario NégaWatt, qui prévoit une diminution énorme de la consommation suite à des efforts d’efficacité et à une plus grande sobriété dans tous les secteurs. Ces valeurs sont réellement des extrêmes et ont peu de chances d’être atteintes sans des décisions politiques fortes et des investissements importants.

Le cas des transports est particulier, comme déjà mentionné. La valeur que j’ai prise pour le scénario NégaWatt inclut une partie de l’électricité transformée en hydrogène puis en gaz, qui pourra être ensuite utilisé dans les transports.